C’est la fin de la trêve hivernale, en avril 2009. L’expulsion guette les habitants d’un ancien orphelinat laissé à l’abandon par les pouvoirs publics, au 48 de la rue Lionnaise, à Angers. Réquisitionnée, cette demeure abrite 43 demandeurs d’asile originaires de la Corne de l’Afrique, 14 rroms de Roumanie et 7 jeunes sans-logis. Face à l’absence de proposition de relogement, tant de la part de la mairie que de la préfecture, les « habitants du 48 » s’organisent pour faire entendre publiquement leurs revendications. Inéluctablement, l’expulsion a lieu, le 23 avril 2009. C’est le début d’un long chemin escarpé vers le relogement pour tous les habitants du 48. Revenir aujourd’hui sur le parcours de quelques-uns des habitants du « 48 », c’est donner la parole à des personnes exilées, déracinées, qui, malgré leurs difficultés, vont être amenées à se battre collectivement pour obtenir un logement décent.
Le collectif de soutien aux sans papiers du Maine et Loire (CSSP 49) se bat pour la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous. Depuis deux ans, il s’est lancé aux côtés de roms et de demandeurs d’asile, dans une politique de réquisition de logements vides. Le « 48 », dont il est question dans ce film, est l’une de ces premières réquisitions. Ce combat a permis, en deux ans, d’obtenir plus de 400 relogements, de stopper la politique de régionalisation sur le département et de faire connaître le non respect du droit d’asile en France. Il a surtout été le moyen de se battre « aux côtés » des migrants et non « pour » les migrants.