Sur la solidarité face à la répression

mardi 7 septembre 2010

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Un des principes régissant le No Border camp est la solidarité de tous face à la répression policière. Pourquoi donc ?

Le No Border camp s’appuie sur une revendication de base, commune à tous les participants, la liberté de circulation et d’installation. Fondée sur le caractère « collectif » de notre planète et sur le rejet de toutes les dominations, qu’elles soient sociales ou culturelles, elle nous unit dans une volonté commune de changement. Tous différents mais tous égaux, nous partageons également la même révolte face à un système dorénavant mondialisé, dont nous ne partageons ni les objectifs ni les « valeurs ». Favorisant l’accaparement plutôt que le partage, l’exploitation plutôt que la participation, la marchandisation plutôt que la générosité et l’exclusion plutôt que la tolérance, il tente de diviser plutôt que de rassembler. Toujours. Car il en est ainsi lorsque quelques-uns régissent la vie de tous et s’accrochent à leur pouvoir, à leurs privilèges. Le verni démocratique dont ils se parent, un moyen bien plus qu’une philosophie, ne masque que peu leur avidité sans limite mais offre par l’application peu équitable de la législation, présentée alors comme « démocratique », une arme relativement efficace contre ses opposants, alors qualifiés bien à tort « d’anti-démocratiques ».

Si nous partageons donc les mêmes buts et la même aspiration au respect mutuel, nous ne partageons pas tous les mêmes stratégies, les mêmes modes d’action. Mais conscient que personne n’a le monopole de la raison et que des stratégies même éloignées peuvent se renforcer, nous l’acceptons, et favorisons même cette diversité, ce foisonnement d’actions.

Bien sûr, certaines actions menées par d’autres nous déplairont, nous sembleront peu efficaces, peut être même néfastes. Telle action sera jugée par certains comme « jouant le jeu du système » alors qu’une autre sera considérée par d’autres comme « trop violente », ou « impopulaire ». Certains penchent pour la désobéissance civile, d’autres pensent que dans un cadre capitaliste il faut frapper au portefeuille, causer des dommages financiers aux acteurs du système que nous combattons. Mais nous ne nous laissons pas diviser. Nous ne sommes pas dupes, refusant de nous enfermer dans le cadre légal qu’on tente de nous imposer, nous n’isolons pas les actions de leur contexte : nous nous opposons tous à un système dont la violence est, elle, intrinsèque et quotidienne. Les morts à nos frontières, les enfermements et les violences policières toujours plus nombreuses en témoignent.

Nous sommes également bien conscients que la répression policière est rarement proportionnée, parfois aveugle, et ne vise pas seulement des actions « violentes », car toute action non autorisée est rapidement considérée comme illégale. Le système judiciaire est au service de l’Etat, lui-même défenseur du système que nous combattons. Il utilise la loi pour limiter les possibilités de contestation et minimiser leur impact, par la division des contestataires et la répression arbitraire.

Pour ces raisons, nous sommes tous solidaires face à la répression policière contre des actions menées pour poursuivre notre but commun, un monde plus juste, réellement démocratique et plus solidaire. Solidaires, nous le sommes dans nos paroles, nos silences, comme dans nos actes. Il en va de notre sécurité, de notre unité et de notre efficacité.

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